Jeanvasbruler

JeanVasBr˚ler se forme au printemps 2004 dans un carambolage d'intentions contradictoires ‡ Paris, entre la table de mixage de Matthieu P. De LíI-A (futur Eddie 135), la batterie puissante de Tariq Zulficar (Ex-Motorchestra et futur DecohÈrence) et le chant cryptÈ de Jonn Toad (transfuge des Toads). 

AprËs quelques approximations et changements de noms (notamment The Hasn't Been et Mondo Cane) le groupe provoque diverses rÈactions plus ou moins Èpidermiques en casant un S inexplicable dans son patronyme (dans lequel la culture vaudou trouve la place de substrat).

SíopËre alors la soustraction de la frÈnÈsie Èlectronique de Matthieu P. De LíI-A et líaddition des cuivres de SÈbastien LiÈvens (musicien acadÈmiquement formÈ, dotÈ díune trËs utile oreille absolue, fondateur de Textinreverse) et des samples inintelligibles de Jonn, dÈja chanteur, ‡ la formule originale.

Tout en vidant quelques salles de concerts, le groupe sans guitares Èlabore progressivement un rÈpertoire allant de la cacophonique hysterie rock n'roll (Johnnie) ‡ des plages d'improvisation lancinante (l'EspÈrance). Les paroles sont plus ou moins axÈes autour des pÈripÈties sentimentales (NonNonNon, Hourrah, Elles... ) du groupe, dont nous ne dirons rien de plus ici.

AprËs une dÈmo confidentielle mais pourtant remarquÈe (Firmament Pentagramme) et une poignÈe des concerts de plus en plus fÈdÈrateurs, le groupe salue Tariq, parti vivre en Egypte. Le disque Rn'B Holocauste (une bande-annonce se trouve sur http://www.youtube.com/watch?v=YUsfdPhire8) est enregistrÈ juste avant les adieux en 2007, par Jean Aptel, ingÈnieur du son de School Bus Driver et bassiste de Negative Mental Attitude. 

Les productions du groupe (disques, vidÈos) sont souvent ornÈes d'un symbole quadruple reprÈsentant assez sacrificiellement la configuration du trio. Il reprÈsente, selon certains, une mite ou un papillon, animal souvent amenÈ par sa nature (son instinct lui commande de voler en gardant la lune toujours du mÍme cÙtÈ) ‡ se br˚ler les ailes et ‡ prÈcipiter le cours de sa brËve existence.

Les membres de JeanVasBr˚ler cherchent aujourd'hui un label pour distribuer Rn'B Holocauste, ainsi quíune certaine manifestation de justice commerciale.

Pour l'heure, Xcrocs records exhume des limbes Firmament Pentagramme, objet violent enfin identifiable sur format mini-CD.

Comments

[Bill]

JEANVASBRÛLER
FIRMAMENT PENTAGRAMME [CD 3"]

XCROCS RECORDS
2009

Le nom du groupe n’est pas particulièrement bien écrit, mais je crois que non seulement ces parigots s’en tapent, mais qu’en plus c’est volontaire, pour bien insister sur le fait qu’ils s’en tapent
volontairement. Sales anarchistes. Ils foutent un de ces joyeux bordel en plus ! Quasi cacophonique. Ça chante mal (ou ça se contente de parler dans des langues qui doivent être de l’anglais et du
français), c’est décousu comme des bandas qui auraient plus que l’habituel coup dans le nez. Un peu comme une fanfare déglinguée qui viserait plus une signature honorifique sur Ipecaca ou (mieux)
Tzadik, qu’une invitation à une vulgaire nouba populiste. Il y a effectivement peut-être un petit côté arty là-dessous, mais ça ne me gêne pas outre mesure. Ça sent également le groupe qui fait
tout pour être original, mais ça non plus ça ne me pose aucun problème. En fait il n’y a pas grand-chose qui me dérange dans ce faux-jazz contracté du gland. Au contraire, je m’y sens plutôt bien.
Une batterie, un cuivre, une voix et diverses perturbations sonores sont les éléments alchimiques choisis, et dès le deuxième titre (Je danse la tuerie, s’appelle-t-il, c’est pas tout à fait le
Mia), le chant murmuré (ou fant(ô)ma(s)tique) est tellement zarbi que j’ai l’impression d’avoir foutu par mégarde un cd de Rope dans mon lecteur. Bon signe. Ça repart avec des phrases (de chant ou
de saxo) en l’air sur un rythme de non-rythme, et finalement, même si ce truc pue parfois le pet au casque forcé - le reproche que je fais à toutes les pattoneries et aux disciples du genre - et le
free style imposé, Firmament Pentagramme a le temps de semer quelques bonnes idées originales et des concassages en règle (comme dans le grind : interdiction de rester sur un plan pendant plus de 3
secondes) qui me le font pas mal. La formule semble parfois montrer ses limites, ce n’est pas encore exactement JeanVasBrûler m’a tuER, mais c’est sur la bonne voie. Ce que je ne sais absolument
pas par contre, c’est si ce tout petit disque est représentatif de ce qu’ils font habituellement ou si ce n’est qu’une petite expérience récréationnelle enregistrée à brides rabattues.

Au verso de la pochette miniature, on peut lire « JeanVasBrûler cherche un label pour son album R’n’B Holocauste. »*
Allô, Mike ?
Allô John ?


[juste après avoir tapé cette chro, je me rends compte qu’Olivier avait déjà fait le taf sur le même disque il y a trois ans, hahaha, quel gros loser je fais. On dira que ce doublon servira de
piqûre de rappel pour ce qui est donc une réédition sur le bien nommé Xcrocs records. En plus, preuve que les notes que l’on attribue ici n’ont rien à voir avec le hasard, j’avais prévu de mettre
exactement la même :]
(7.5/10)

{Bil} www.nextclues.com

[Danilo Corgnati]

JeanVasBrûler - Firmament Pentagramme (XcRoCs, 2009)

Written by Danilo Corgnati
Wednesday, 29 July 2009

Firmament Pentagramme si presenta sotto forma di cd 3" e da quello che mi pare di capire dovrebbe essere un ep a tiratura limitata, circa 200 copie (ma 200 copie oggi sono una "tiratura limitata"?
oppure, piuttosto, sono lo standard?). Gli autori del dischetto sono i francesi JeanVasBrûler, un quartetto voce, batteria, sax (ma almeno in un brano compare anche un tromba) ed elettronica che
riesce a far affiorare oscure inquietudini alla Cop Shoot Cop, affiancandole alla teatralità di un Ted Milton, e in effetti per certi versi, non fosse per la mancanza della chitarra e le
ambientazioni più industrial che funk, i Blurt potrebbero anche starci come paragone, almeno concettualmente. Detto ciò la musica mi pare molto interessante, l’elettronica si presenta come un magma
sonoro fatto di cupi loop sovrapposti, molto pastosi e sporchi, di decisa matrice industrial, la ritmica è martellante, quasi hardcore, oppure rotolante, rotta e scomposta, la voce psicotica e
minacciosa al punto giusto, dotata effettivamente di una forte drammaticità. Su tutto il sax disegna brevi fraseggi aggressivi, ed è forse ciò che prima mi ha fatto citare i Blurt. Il risultato è
fondamentalmente una miscela densa, dal tocco naif e dotata di un suo fascino perverso che intriga e non stanca, molto molto interessante.

Chronique parue initialement sur :
www.sodapop.it

[cyrod]

C'est des malades, j'vous l'dis, des malades !

[Noise Magazine]

Trio pour le moins déroutant, Jeanvasbrûler (sic!) propose firmamant pentagramme, six titres free noise expé issu de leur démo précédant RN'B Holocauste, album produit par Nicolas Dick. C'est sous le format CD 8cm propre au label Xcrocs qu'on découvre ces cousins barrés de This Heat et de l'Eglise du Mouvement Péristaltique Inversé qui réinventèrent notamment le "Wardance" de Killing Joke dans un insolite "je danse la tuerie". Déconcertant.

(C.F.)

Chronique initialement parue dans Noise Magazine N°10 / mai;juin 2009